Christine Le Boeuf Libros

Una mañana de enero de 1979, Paul Auster se enteró de que su padre había muerto. Y comenzó a escribir "La invención de la soledad" que, como dice él, fue el comienzo de todo. Entre la memoria, el ajuste de cuentas y la investigación de la «novela familiar», esta obra germinal de todo el edificio literario austeriano (que multiplica en enigmas diversos el gran enigma de la paternidad), se divide en dos partes. En «Retrato de un hombre invisible», se nos descubre el misterio de un asesinato ocurrido en la familia sesenta años antes, un episodio que permite sospechar las claves del frío y distante carácter del padre muerto. En «El libro de la memoria», Auster encadena la reflexión acerca de su papel de hijo con su propia paternidad y la soledad (¿orfandad?) del escritor.

"Pour moi, Klaus demeurait un jeune homme, en dépit du fait que les gens qui me connaissaient sous ce nom ne me prenaient jamais pour un garçon. Le fossé entre ce que j’étais bien obligée d’admettre devant les autres — à savoir : que j’étais une femme — et mes rêves intérieurs ne me dérangeait pas. En devenant Klaus la nuit, j’avais effectivement brouillé mon genre. Le costume, mon crâne tondu et mon visage nu modifiaient la perception que les gens avaient de moi, et à travers leurs yeux je changeais de personnalité. Jusqu’à ma façon de parler changeait quand j’étais Klaus." Entre ombre et lumière, entre nuit et jour, dans la ville superlative, New York — elle-même personnage à part entière de ces récits —, Iris Vegan, la narratrice, fait l’expérience d’étranges rencontres et de singulières transformations de sa propre identité. Polyptyque à quatre volets, Les Yeux bandés a marqué, lors de sa publication en 1993, l’entrée en littérature d’un talent subtil et incontestable, celui de Siri Hustvedt.