Les prisonniers de guerre allemands

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Entre 1944 et 1948, près d'un million de prisonniers de guerre allemands sont retenus en France, d'abord dans des lieux temporaires, puis dans des camps réguliers et chez des particuliers. Ces soldats, figures honnis de l'Occupation, deviennent un enjeu crucial dans la reconstruction de l'Europe après la guerre. Les Allemands réclament leur libération, les Américains comptent sur eux alors que la guerre froide s'installe, et le gouvernement français souhaite exploiter cette main-d'œuvre bon marché pour effacer les traces de la défaite. Grâce à une exploration approfondie des archives françaises, allemandes, suisses, américaines, britanniques et même vaticanes, l'auteur offre une perspective renouvelée sur la transition de la guerre à la paix en France. En s'appuyant sur des documents inédits et des témoignages d'anciens prisonniers, il met en lumière cette captivité oubliée. Il illustre le face-à-face inversé entre vainqueurs et vaincus dans une France peinant à surmonter les traumatismes de l'Occupation. L'auteur examine également la cohabitation tendue entre Français et Allemands et interroge le lien complexe de la société allemande, sous le nazisme puis sous occupation, avec ses prisonniers jusqu'à leur rapatriement. Ce travail comble une lacune et propose une vision alternative de l'après-guerre, centrée sur le retour de la paix en Europe occidentale.