Révolte à perpétuité

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Quelque part, à la maison centrale de Lannemezan, prison de haute sécurité, Daniel Koehl, trente-huit ans, alias « Coin-Coin », condamné en 1978 à la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat, se confie pendant des heures à Pierre-Marie Andreotti, condamné lui aussi à la réclusion criminelle à perpétuité. Ce long tête-à-tête, enregistré à l'insu de tous, nous parvient aujourd'hui sous la forme d'un texte autobiographique d'une force exceptionnelle, le récit d'une vie hors du commun. Daniel Koehl raconte ses débuts de petit délinquant, l'escalade, le meurtre. Et très tôt, la prison, les quartiers de haute sécurité, le mitard, la violence quotidienne. De maisons d'arrêt en centrales, se déroulent sur un rythme effréné plus de seize années d'enfermements, d'humiliations, d'actes de folie et de révolte contre le « système » (il fut l'un des meneurs de la fameuse mutinerie de Saint-Maur), jusqu'à l'ultime tentative de se conformer aux règles de l'institution. Dans ce texte brutal et terrible, Daniel Koehl fait défiler les scènes d'une existence sans cesse sur le fil, que seules la révolte et la rage retiennent de sombrer. Document recueilli et présenté par Léonore Le Caisne, ethnologue, auteur de Prison. Une ethnologue en centrale, Odile Jacob, Paris, 2000.